SAUT DU PONT DE BROOKLYN
L’aube nous est précieuse.
Simon, guide de haute montagne et moniteur de spéléologie, a la consigne de faire filer la corde du treuil à toute allure. Tant pis si le lest en plomb m’arrive sur la tête. Je suis très pressé et veux que l’on tienne un timing. L’ambiance est pour le moins urbaine et les promeneurs me dérangent.
Huit heures. L’endroit m’est devenu convivial après mes quatorze visites de préparation.
Pour une fois, je n’ai pas trop l’impression d’avoir les fesses sur un courant d’air et le cerveau dans un vide souverain. Je frôle Est River à grande vitesse dans cette superbe lumière matinale. La communion est parfaite. Je suis bien et en confiance avec le quai comme à portée de mains.
Les cadreurs trouvent le spectacle mieux qu’ils ne l’espéraient et me demandent de continuer. J’ai prévu six figures différentes. Je suis bien heureux d’en faire deux de plus mais c’est tirer l’élastique par la queue vue l’heure tardive ! Mais après tout, je peux bien m’offrir huit sauts dans ce que les New Yorkais qualifient de « plus belle vue urbaine du monde ».
Soudain, surgi de nulle part : l’énorme hélicoptère de la police ! Les deux turbines à pleine puissance. Stationnaire à 50 mètres sol. Il arrache tout et tout s’envole. Il est sur nos têtes dans un vacarme assourdissant. Droit dans les yeux, lunettes iridium pour les deux pilotes. Portes ouvertes, troisième équipier mécanicien à l’extérieur, baudriers, hauts parleurs, projecteurs - au cas où ! - caméras et tutti quanti… à l’américaine.
Il n’y a pas meilleur emplacement que depuis ce Bell 412 issu du Vietnam pour explorer la structure du pont. J’ai été dénoncé.
L’appareil fait lentement six passages… et repart.
C’était presque prévu, et tout va bien.
Simon, guide de haute montagne et moniteur de spéléologie, a la consigne de faire filer la corde du treuil à toute allure. Tant pis si le lest en plomb m’arrive sur la tête. Je suis très pressé et veux que l’on tienne un timing. L’ambiance est pour le moins urbaine et les promeneurs me dérangent.
Huit heures. L’endroit m’est devenu convivial après mes quatorze visites de préparation.
Pour une fois, je n’ai pas trop l’impression d’avoir les fesses sur un courant d’air et le cerveau dans un vide souverain. Je frôle Est River à grande vitesse dans cette superbe lumière matinale. La communion est parfaite. Je suis bien et en confiance avec le quai comme à portée de mains.
Les cadreurs trouvent le spectacle mieux qu’ils ne l’espéraient et me demandent de continuer. J’ai prévu six figures différentes. Je suis bien heureux d’en faire deux de plus mais c’est tirer l’élastique par la queue vue l’heure tardive ! Mais après tout, je peux bien m’offrir huit sauts dans ce que les New Yorkais qualifient de « plus belle vue urbaine du monde ».
Soudain, surgi de nulle part : l’énorme hélicoptère de la police ! Les deux turbines à pleine puissance. Stationnaire à 50 mètres sol. Il arrache tout et tout s’envole. Il est sur nos têtes dans un vacarme assourdissant. Droit dans les yeux, lunettes iridium pour les deux pilotes. Portes ouvertes, troisième équipier mécanicien à l’extérieur, baudriers, hauts parleurs, projecteurs - au cas où ! - caméras et tutti quanti… à l’américaine.
Il n’y a pas meilleur emplacement que depuis ce Bell 412 issu du Vietnam pour explorer la structure du pont. J’ai été dénoncé.
L’appareil fait lentement six passages… et repart.
C’était presque prévu, et tout va bien.